Frais, girly et décadent en toute frivolité, ce premier post en guise d'introduction se penchera sur le concept de la "skull dress" ou comment, depuis quelques années, l'industrie de la mode se réapproprie le sempiternel thème de la jeune fille et la mort (sur ce sujet iconographique particulier, voir notamment l'article proposé par le site La mort dans l'art).
Motifs hypnotiques, broderies, dentelles, flocages, découpes au laser, le crâne envahit nos armoires et rampe le long de nos jupons, suggérant en cela une certaine idée de la féminité.
Mais avant de nous lancer dans l'analyse conceptuelle, une petite revue des troupes...
Pin-up, inked girls et tendance rockab'
La Gothic Lolita
La Gothique qui a vu le loup
Jeunes filles en fleurs... du mal
Version "Dia de los muertos"
La robe totem
La version "interprétation littérale"...
Epilogue et coups de coeur
Nous conviendrons dans un premier temps que la robe à motif(s) de tête de mort est une matérialisation, je dirais même plus une actualisation, de l'idée de fugacité de la beauté (en pendant à la brièveté de la vie, mais on a dit qu'on essayait de rester festif...).
Des accents de vanités dans ces morceaux de tissus ? Un petit côté, "Carpe Diem ! Donnez-moi donc cette Tequila !", peut-être... un relent de Charogne baudelairienne ? probablement, mais c'est un peu ma monomanie à moi...
Quoiqu'il en soit, le symbole du crâne appliqué à la sphère du vêtement féminin, et en particulier à la robe, exprime une certaine lucidité de la femme vis-à-vis de sa propre beauté et de sa décrépitude à venir. En frou-frou ou en plastron, le crâne exacerbe l'attrait de la chair (contraste beauté-jeunesse/cadavre) tout en signifiant que la femme joue consciemment de l'antithèse et qu'elle a donc, par extension, une tête bien pleine, un cerveau quoi.
Mort et beauté sont d'antiques compères qui nous amènent tout droit à la figure de la femme fatale, terme pris dans son sens le plus propre (voir dans vos Gaffiot, fatalis : fatal, funeste, pernicieux, mortel). Dos ajourés, mousseline diaphane, la femme va glissant avec l'ombre, et effraie, et fascine. Elle se fait d'autant plus inquiétante que, elle qui donne la vie, va gaiement virevoltant parmi les ossements, agitant ses funestes pendeloques (Charlie, sors de ce corps...). Un petit pied de nez donc, à ce statut d'utérus qui procrée, de femelle nourricière, tout ça, tout ça. Sans doute une manière de débarrasser le corps féminin de son costume de mère pour le rendre à la pure instantanéité et stérilité du plaisir sexuel... oui bon d'accord, je glisse, je glisse... Mais bon, si on ne se crée pas d'occasion de glisser et bien on reste où on est. Na. De l'art du prétexte.
Nous affichons donc ces pauvres crânes souriants et candides à souhait comme autant de trophées remportés au fil des sordides batailles de la conquête amoureuse... Nous portons avec nous nos scalps pour avertir le séducteur en goguette. Une robe-tableau de chasse en un sens, l'idée est assez séduisante j'en conviens.
Tzompantli de coton, la "skull dress" (puisque l'anglais nous évite les périphrases) exprime, plus que le rapport de la femme à sa propre image, sa position dans le rapport amoureux et le jeu de séduction. Elle devient l'antithèse même de la robe de princesse et du modèle de féminité qu'elle incarne.
On n'est donc pas rebelle quand on arbore un crâne sur un col claudine, on ne veut pas non plus faire peur à sa mémé, on suggère simplement et en toute légèreté qu'on maîtrise un ou deux rapports au monde et qu'on aime en jouer. Après, si c'est ça être rebelle...
Des accents de vanités dans ces morceaux de tissus ? Un petit côté, "Carpe Diem ! Donnez-moi donc cette Tequila !", peut-être... un relent de Charogne baudelairienne ? probablement, mais c'est un peu ma monomanie à moi...
Quoiqu'il en soit, le symbole du crâne appliqué à la sphère du vêtement féminin, et en particulier à la robe, exprime une certaine lucidité de la femme vis-à-vis de sa propre beauté et de sa décrépitude à venir. En frou-frou ou en plastron, le crâne exacerbe l'attrait de la chair (contraste beauté-jeunesse/cadavre) tout en signifiant que la femme joue consciemment de l'antithèse et qu'elle a donc, par extension, une tête bien pleine, un cerveau quoi.
Mort et beauté sont d'antiques compères qui nous amènent tout droit à la figure de la femme fatale, terme pris dans son sens le plus propre (voir dans vos Gaffiot, fatalis : fatal, funeste, pernicieux, mortel). Dos ajourés, mousseline diaphane, la femme va glissant avec l'ombre, et effraie, et fascine. Elle se fait d'autant plus inquiétante que, elle qui donne la vie, va gaiement virevoltant parmi les ossements, agitant ses funestes pendeloques (Charlie, sors de ce corps...). Un petit pied de nez donc, à ce statut d'utérus qui procrée, de femelle nourricière, tout ça, tout ça. Sans doute une manière de débarrasser le corps féminin de son costume de mère pour le rendre à la pure instantanéité et stérilité du plaisir sexuel... oui bon d'accord, je glisse, je glisse... Mais bon, si on ne se crée pas d'occasion de glisser et bien on reste où on est. Na. De l'art du prétexte.
Nous affichons donc ces pauvres crânes souriants et candides à souhait comme autant de trophées remportés au fil des sordides batailles de la conquête amoureuse... Nous portons avec nous nos scalps pour avertir le séducteur en goguette. Une robe-tableau de chasse en un sens, l'idée est assez séduisante j'en conviens.Tzompantli de coton, la "skull dress" (puisque l'anglais nous évite les périphrases) exprime, plus que le rapport de la femme à sa propre image, sa position dans le rapport amoureux et le jeu de séduction. Elle devient l'antithèse même de la robe de princesse et du modèle de féminité qu'elle incarne.
On n'est donc pas rebelle quand on arbore un crâne sur un col claudine, on ne veut pas non plus faire peur à sa mémé, on suggère simplement et en toute légèreté qu'on maîtrise un ou deux rapports au monde et qu'on aime en jouer. Après, si c'est ça être rebelle...
Welcome, nouveau blog!! Champagne!
RépondreSupprimerPermets-moi d'applaudir à cette brillante entrée en matière. J'aime ton concept général de frivolité signifiante. et je vais toujours épouser cette robe rouge.
OMFG! Faut que je refasse ma garde robe de jeune fille en fleur!
RépondreSupprimer