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25/04/2014

Veiled - Interlude contemplatif


Aujourd'hui notre quête de bizarreries se veut poétique et délicieusement macabre.

Nous consacrons donc un billet à la sensualité du voile et du (dé)voilement, respectivement accessoire et technique de marketing personnel, largement sous-employés dans nos vies de femmes autolâtres et tentatrices. La faute sans doute à l'emprise de la quotidienneté et du pragmatisme sur nos esprits modernes et les modes vestimentaires qu'ils engendrent. 
Que le voile de trois mètres de long, ondoyant sous la brise, soit peu pratique, voire dangereux en milieu urbain ou sur une chaîne de montage, je peux l'admettre. C'est qu'il compte parmi ces accessoires de l'exceptionnel qui, loin de devoir s'adapter à notre réalité, crée à eux seuls un univers de fantasmes, fait d'ombres frissonnantes, d'apparitions et de bruissements de soie.

Créant un espace dans l'espace, le voile réintroduit le surnaturel et l'étrange dans notre quotidien sans mystère ni émerveillement.
De deuil ou de mariée, révélant les formes d'une jeune beauté antique ou gonflé par l'esprit des vents, le voile et ses transparences méritent donc un reclassement dans notre coffre à sortilèges...


Vierges et épousées


Modèle : Julia Stegner ; Photographe : Daniele & Iango pour Muse

[Titre ?] © Kris Mort
Un univers exceptionnel à découvrir sur le site de cette photographe ou encore via cette page d'interview.

22/04/2014

Body parts : le business caché de la Petite Souris


Petit gourmand sensible de l'émail et phobique du dentiste s'abstenir.

Fairy Tooth par Kerry Kate
Nous abordons ici aux rivages de l'étrange et allons y planter notre tente, puisqu'en guise de charmantes breloques nous nous intéressons aujourd'hui à la dent humaine (dents animales et dentiers fantastiques appartenant encore à une autre sous-genre créatif). 

Certes, on connaissait la quenotte de requin version Point Break, la canine de tigre au cou de Rahan et les crocs de 'gator en cure-dents pour les joueurs de banjo du Bayou. Des trophées bien de chez nous visant à affirmer la supériorité de l'homme sur l'animal **ouarf, ouarf**
Mais ici le tabou se surpasse : "Qu'as-tu fait de mes molaires !" entend-on hululer du fond des sous-bois. Parce que jouer avec des canines de loutre, c'est déjà pas bien ragoutant mais quand il s'agit de notre sacro-saint petit corps humain, on bascule facilement dans le haut-le-coeur d'épouvante. 


Je devine à votre air dégoûté qu'a priori tout ceci n'est pas votre tasse de thé. 
Il est vrai que, en soi, l'objet, laiteux, difforme et instrument de torture à l'occasion, ne porte pas au rêve ou à la fantaisie. Cependant, sa reproduction à des fins d'ornementation ou de magie a, je dois le dire, quelque chose d'assez frais qui relève de la bestialité décomplexée et de la réappropriation du corps et de ses limites.

Mais au-delà de l'anthropologie, l'art n'est pas en reste. Design, bijouterie et autres domaines de création plus sophistiqués les uns que les autres se sont emparés de la dent, forme et concept, ravivant sans cesse l'ultime antinomie esthétique : la beauté de la laideur. [ce qui est en général le propos de ce blog, comme vous l'aurez compris, mais j'enfonce le clou pour ceux du dernier rang.]

L'enjeu du présent billet se noue donc ici : analyser plus avant l'art de marier goût et dégoût, et de faire du répugnant, en l'occurrence buccal, un ornement.



***

16/10/2013

Halloween #2 - L'invasion des citrouilles mutantes

Tic, tac, tic, tac... Halloween is (still) coming !!! 
D'autant qu'il n'y a pas vraiment de raison que, depuis mon dernier post sur le sujet, on se soit mis à remonter le temps... ce qui signifierait que nous sommes en août, ou Dieu sait quelle autre saison du Diable, et là, je vous préviens, c'est un coup à me faire rendre mon tablier !

Mais pour l'heure, savourons et roulons-nous dans les feuilles mortes, la purée de potiron et les couverture en pilou pilou toujours trop courtes pour couvrir à la fois les épaules et les pieds ! Profitons de cette période bénie où la Nature se fait moins cruelle, trop occupée qu'elle est à se racornir dans un immense incendie de couleurs (ndlr : oui, je suis également poète à mes heures... généralement, en deçà de 10°...).
Halloween donc, et sa cohorte de monstres décomplexés, d'épouvantes guillerettes et des morts-vivants débarrassés de leurs oripeaux religieux... 
Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé Halloween. Et ce n'était pas évident. Franco-belge de mon état, j'ai été élevé dans l'aura de saint Nicolas, du Père Noël, du Lapin de Pâques et autres intervenants porteurs de cadeaux catholiquement acceptables. Et pourtant, l'esprit d'Halloween m'a toujours accompagné et je remercie en cela ma chère maman et son ouverture d'esprit pour nous avoir, ma sœur et moi, appris à nous amuser de ces thématiques joyeusement funèbres, au-delà des clichés bas du front et sectaires qui animent encore la culture française à ce sujet... Mais brisons là, c'est mauvais pour mes nerfs...
Je me revois encore découpant des gobelets en plastique pour les transformer en araignées ou enregistrant sur mon petit lecteur de cassettes des bandes-sons de maison hantée, soufflant énergiquement dans des bouteille en verre ... Le bon vieux temps, quoi... quand le macabre devenait un terrain de jeu et un nouveau monde à explorer... 
Alors oui, j'ai grandi, parce qu'il faut bien et que sinon on ne connaîtrait jamais les joies du maquillage et du Cosmopolitan, mais j'ai préservé l'essence de mes amusements d'antan... Et chaque année, fidèle au poste, je marque le coup en cèdant à la tradition de la citrouille mutilée... 

29/09/2013

Patafioles





L'interlude du jour sera consacré aux fioles et autres potiquets miniatures qui, délaissant les établis de nos grands-pères, se muent aujourd'hui en véritables objets de décoration et accessoires de mode

La fiole se définit comme une petite bouteille (destinée à abriter du liquide donc...) à col étroit, généralement réalisée en verre. Nous remarquerons - sans que cela ait une grande influence sur la suite de notre journée - que le terme provient étrangement du nom grec phiala signifiant coupe... Aucun lien, fils unique, tant du point de vue de la forme que de la fonction... mais glissons...
La fiole, de petites dimensions, est destinée à conserver et transporter des substances précieuses ou délicates telles que produits pharmaceutiques ou parfums. Elle accueille le remède et le poison, les fragments et la poudre, l’élixir et le talisman, etc.
Liée au domaine médical et aux pratiques magiques, elle devait nécessairement devenir un objet de fantasme. Son mystère et son charme résident dans l'alliance de la délicatesse du contenant avec la puissance supposée du contenu. Sur le modèle de la lampe magique, en un sens... à la différence près que la fiole appartient au monde des lettres et des sciences puisqu'elle sert le savoir-faire de l'apothicaire, pharmacien ou parfumeur, et de la sorcière. 

Voyons à présent comme ce banal récipient est devenu un objet de cristallisation pour différents mouvement (gothique, steampunk, kawaï, etc.).

N.B : rappelons que la fiole ne doit en aucun cas être confondue avec la bulle de verre qui, outre le fait qu'elle n'est pas destinée à être remplie d'une substance liquide, fonctionne davantage sur le principe du reliquaire, du diorama ou du terrarium miniature. 


Home

Des pots et merveilles

De la cuisine à la salle de bain, la fiole envahit notre espace vital... et prend la poussière (ce qui ne gâte pas vraiment son charme). Elle nous fait tantôt sorcière aux fourneaux, tantôt  enchanteresse au bain et donne aux pièces à vivre ce je-ne-sais-quoi de chic et de troublant...Avec, toujours latente, cette ambiance d'arrière-boutique d'apothicaire et de galerie d'anatomie qui donne de doux frissons.

[Référence à venir]

Anciens flacons et fioles d'apothicaires
[Référence à venir]

28/09/2013

Halloween #1 - Knockin'on Hell's door



Tic tac, tic tac... Halloween is coming !!! 
Alors pour tromper mon impatience, je me suis lancée dans une folle enquête pour éclairer un mystère sous-estimé : la couronne d'Halloween (Halloween wearth).


I. Analyse de concept

De prime abord, on pourrait croire que la couronne d'Halloween n'est jamais qu'un détournement (sacrilège pour certains) de la sacro-sainte Couronne l'Avent, sensée accompagné le fidèle dans sa préparation à la célébration de la Nativité. 
Rappelons que cette pratique apparaîtrait en Allemagne au XVIe et qu'on en attribue l'invention au XIXe siècle à un certain Heinrich Wichern, pasteur de son état, soucieux du bien-être spirituel de petits orphelins dont il soignait les âmes.

Mais la source n'est pas là. Notre couronne formée de branches de sapin garnie de bougies symbolisant le retour du Christ ne puise pas en elle-même ses principes et symboles. Elle est l'héritière d'une loooooongue tradition dont les origines remontent à l'Antiquité, tant celtique que méditerranéenne. Y'aurait-il du païen la-dessous ? Hum ? Bien évidemment...

Dans la culture gréco-romaine, la couronne, avant d'être un accessoire d'héroïsation (voir crapaud avec et sans couronne), est un attribut du divin et un signe de consécration aux dieux. On en coiffe ainsi sacrificateurs et victimes mais également les effigies des divinités à l'occasion des rituels concernés. Et si la couronne de laurier est, aujourd'hui encore, perçue comme un symbole de victoire c'est qu'elle signifie que le vainqueur est en fait un "aimé des dieux". La couronne manifeste donc originellement une protection divine, à l'image du nimbe en un sens, et devient, par extension, un signe de pouvoir (ceci expliquant cela).


26/09/2013

Pourquoi je n'aime pas les papillons. Névroses et dépassement(s)



S'il y a bien une expression qui m'a toujours fait dresser les poils du dos que je n'ai pas, c'est bien celle-ci : "avoir des papillons dans le ventre"... L'image, qui fait surgir en nos esprits celle d'un essaim d'insectes voletant dans nos intérieurs, désigne traditionnellement le sémillant état du jeune amoureux post-déclaration, une fois l'angoisse du refus et de l'humiliation passée, bien avant les premiers doutes et autres suspicions. Brevis temporis.


Je suppose que la métaphore se veut bucolique et tente, par le biais de l'entomologie (WTF ?), de traduire un sentiment à mi-chemin de l'anxiété et de l'excitation... - il est vrai qu'un insecte est toujours d'une pertinence folle quand il s'agit d'expliciter les comportements humains -, d'autant que le papillon est souvent associé aux notions de frivolité et de libertinage, ce qui, dans le cas présent, n'est pas de très bon augure... Mais glissons.

Malheureusement pour moi, le lyrisme de la chose me passe totalement au-dessus. Le problème c'est que l'image me renvoie systématiquement à ces bonnes vieilles scènes de films d'épouvante quand le livreur de lait ou le 2ème Classe John implose sous l'effet d'une éclosion soudaine de bestioles galopantes qui commencent en général par lui sortir par les narines. "Avoir des papillons dans le ventre" pour moi c'est être cet incubateur à larves choisi au hasard par Maman Araignée ou Dieu sait quoi d'autres pour repeupler la Terre de sa charmante marmaille. Bref, ... disons que je penche plutôt du côté de l'interprétation littérale de l'expression, ce qui du coup lui donne un côté carrément flippant.

27/07/2013

Sea, misfits & sun : une journée à la plage...


Période estivale oblige, nous sacrifions aux exigences du temps et envisageons un mode de survie en milieu balnéaire... 
Accrochez-vous à vos tongs, les weirdeux vont à la plage ! Mais ils en sont revenus...


23/07/2013

Bizarrerie(s) du jour : l'onglerie en folie



"Et quand je m’ennuierai de ces farces impies,
Je poserai sur lui ma frêle et forte main ;
Et mes ongles, pareils aux ongles des harpies,
Sauront jusqu’à son cœur se frayer un chemin."


Un petit vers de Baudelaire et puis s'en vont... Cet extrait de Bénédiction, histoire de rendre à nos petites menottes manucurées tout leur potentiel démoniaque... Exit les clichés girly, l'ongle devient le support de développements artistiques inattendus et le nouveau lieu d'expression de notre identité en mal de reconnaissance. 
Mais bon, loin du débat existentiel, c'est surtout marrant... 
Alors bien évidemment, je serais bien incapable de réaliser la moitié des créations que je vous présente ici et pour cause, a priori le "nail art" ce n'est pas trop mon dada... et puis je ne suis pas vraiment patiente dans la minutie, je dois bien le reconnaître. Mais j'avoue être assez bluffée par les réalisations de certaines aficionadas... Suivez le guide !


Griffes ou crocs ? 



22/07/2013

Black is such a lovely color, darling !



Lundi matin. 30°. Très bien. 
La guerre est donc déclarée.
Et en guise de résistance passive, une fuite en avant dans ma garde-robe imaginaire.... une petite sélection, bien sûr, sinon j'y serais encore... 
Cela ne vous surprendra pas, le dress code, et bien c'est total look noir, bien évidemment... on ne change pas une formule qui marche. En attendant le retour de la période sombre... vous savez, celle où on peut s'habiller sans se suer dessus au bout de deux min, celle où on peut envisager de se maquiller sans fondre au soleil... une époque bénie, mais encore lointaine, sans tongs ni shorts échancrés... un rêve quoi...
Laissez venir à nous les velours, les dentelles et les drapés de soie !! 
Enjoy !!! 


The little black dress

[Références à venir]

16/07/2013

L'âne de Buridan. Episode 1 : la coque de téléphone


Il était une fois une pauvre enfant (moi) qui faillit mourir d'ennui et de désespoir devant son écran d'ordinateur. Regard hagard, crampes dans les mains, nuque raidie d'angoisse... le stress de l'indécision prenait peu à peu possession de son corps... Tel l'âne de Buridan fatalement hébété devant le choix, elle hésita... hésita... hésita...
L'objet de ma cristallisation ? Une coque pour mon nouvel I-pomme S... S comme le Sournois Serpent qui Susurre ses Suggestions à mes Esgourdes Hésitantes...

C'est que choisir une coque, ce n'est pas anodin. D'abord ça doit être efficace... De mon second prénom "Tornade blanche" aka "le hamster casse-tout", il me faut une armure digne de son nom pour mon nouveau joujou. Du coup, premier dilemme : cuir, silicone ou plastique rigide ? Modèle étui en 3 parties ? Déjà, ça commence mal.
Sécurisant, d'accord. Ergonomique, ok. Pratique, tant qu'à faire. Si on peut m'éviter d'avoir à déplier une échelle à chaque fois que je dois répondre au téléphone, j'aime autant.
Mais bon, de là à prendre un truc moche.... faut pas pousser mémé. Donc, premier critère qui parle à mon coeur battant : faut que ce soit zoli... oui mais le problème c'est que pas seulement.

Parce que cette coque, c'est pas comme une culotte préférée, ça se montre. Je dirais même plus, ça s'expose au grand jour. Et donc ça dit quelque chose de vous. Et là c'est le drame... introspection, mises en situation, projections dans différents contextes (métro, pro., amis, etc.)... picotin d'avoine, seau d'eau, chou rouge et toute la panoplie des trucs qui existent et devant lesquels on hésite. Autant vous dire que je suis épuisée.

Alors, pour remédier à tout cela, me suis dit une chose que je ne me dis JAMAIS... Fais donc une liste ! Voilà qui est fait.
Vous trouverez donc ci-dessous une sélection des modèles qui m'ont tapé dans l’œil  et qui mérite, de par leur caractère d'étrangeté, méritaient bien une petite place dans le fil de ce blog.
Je ne saurais dire à quel point tout avis sera le bienvenu. Si cela peut m'éviter de sombrer dans la folie et les lamentations... je suis bien entendu preneuse.

Les figures mythiques

Lovecraft par Disturbia

Edgar Allan Poe par Morbid Gifts