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16/10/2013

Halloween #2 - L'invasion des citrouilles mutantes

Tic, tac, tic, tac... Halloween is (still) coming !!! 
D'autant qu'il n'y a pas vraiment de raison que, depuis mon dernier post sur le sujet, on se soit mis à remonter le temps... ce qui signifierait que nous sommes en août, ou Dieu sait quelle autre saison du Diable, et là, je vous préviens, c'est un coup à me faire rendre mon tablier !

Mais pour l'heure, savourons et roulons-nous dans les feuilles mortes, la purée de potiron et les couverture en pilou pilou toujours trop courtes pour couvrir à la fois les épaules et les pieds ! Profitons de cette période bénie où la Nature se fait moins cruelle, trop occupée qu'elle est à se racornir dans un immense incendie de couleurs (ndlr : oui, je suis également poète à mes heures... généralement, en deçà de 10°...).
Halloween donc, et sa cohorte de monstres décomplexés, d'épouvantes guillerettes et des morts-vivants débarrassés de leurs oripeaux religieux... 
Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé Halloween. Et ce n'était pas évident. Franco-belge de mon état, j'ai été élevé dans l'aura de saint Nicolas, du Père Noël, du Lapin de Pâques et autres intervenants porteurs de cadeaux catholiquement acceptables. Et pourtant, l'esprit d'Halloween m'a toujours accompagné et je remercie en cela ma chère maman et son ouverture d'esprit pour nous avoir, ma sœur et moi, appris à nous amuser de ces thématiques joyeusement funèbres, au-delà des clichés bas du front et sectaires qui animent encore la culture française à ce sujet... Mais brisons là, c'est mauvais pour mes nerfs...
Je me revois encore découpant des gobelets en plastique pour les transformer en araignées ou enregistrant sur mon petit lecteur de cassettes des bandes-sons de maison hantée, soufflant énergiquement dans des bouteille en verre ... Le bon vieux temps, quoi... quand le macabre devenait un terrain de jeu et un nouveau monde à explorer... 
Alors oui, j'ai grandi, parce qu'il faut bien et que sinon on ne connaîtrait jamais les joies du maquillage et du Cosmopolitan, mais j'ai préservé l'essence de mes amusements d'antan... Et chaque année, fidèle au poste, je marque le coup en cèdant à la tradition de la citrouille mutilée... 


Jack O'lantern 2010 par Moi

Ribambelle de spooky citrouilles 2011 toujours par Moi

Mais venons-en à présent au coeur du sujet du jour : la citrouille d'Halloween, kesako ? D'où, pourquoi et comment ?
Citrouilles et potiron appartiennent à la grande et belle famille des courges et présentent cependant quelques différences notables : la citrouille se fait ronde là où le potiron est aplati et celui-ci tire sur les teintes rougeâtres quand celle-là se fait résolument jaune/orange (d'où son étymologie latine, citrus = citron). En outre, le potiron se prête davantage à la cuisine de par sa chair moins filandreuse que celle de la citrouille. C'est donc cette dernière que nos couteaux endiablés s'acharnent à perforer en cette pré-période sombre... 

Mais enfin, grand Dieu, pourquoi ? La pratique d'évider et de sculpter des citrouilles pour ensuite les placer sur les seuils des maisons prend sa source dans le conte irlandais de Jack O'lantern (un personnage qui fut également assimilée aux croyances sur les feux follets)...
Jack, maréchal-ferrant avare et ivrogne invétéré, se montra un peu trop joueur quand le diable lui proposa un pacte en échange de son âme... Comme le gardien des Enfers l'avait rencontré dans une taverne, celui-ci parvint à l'enfermer dans sa bourse, laquelle contenait une croix. Le Diable fut contraint de promettre au petit farceur de ne pas prendre son âme pendant les dix années à venir, en échange de sa liberté. Dix ans plus tard, Jack croisa à nouveau le Diable sur une route. Têtu, celui-ci exigea son âme et fut cette fois pris au piège par l'ivrogne sur un arbre marqué d'une croix... comme quoi, le Diable n'apprend pas de ses erreurs... Une nouvelle fois, le Diable du promettre à Jack de ne jamais prendre son âme. 
Mais bien est pris qui croyait prendre puisqu'au jour de sa mort, notre maréchal-ferrant voulut se rendre au Paradis et trouva portes closes, la faute aux excès de boisson... Cherchant dès lors le gîte et le couvert aux Enfers, il fut également éconduit car le Diable, qui avait décidé pour une fois d'être un démon de parole
Jack fut donc condamné à errer dans les ténèbres, s'éclairant d'un navet creusé garni de braises ardentes (gentiment offertes par le Diable, sacré Luci-fer, va...) et ce jusqu'au Jugement Dernier. Depuis lors, Jack O'Lantern réapparaîtrait chaque année, la nuit d'Halloween...

Voilà pourquoi, au jour de la fête des morts, l'usage anglo-saxon (pas véritablement celtique) veut que l'on place un tison dans une rave ou autres en souvenir des âmes perdues.
Le XVIIIe siècle et l'exode irlandais vers les Amériques amena la tradition à s'adapter aux ressources locales. Le navet devint citrouille et cette pratique connut un vif succès aux Etats-Unis dès le début du XXe siècle. 

J'ignore, cependant, à partir de quand Jack le forgeron s'éclairant d'une lanterne est devenu Jack à tête de citrouille... une mutation qui explique qu'aujourd'hui on ne se contente pas de placer une bougie au cœur du légume mais qu'on lui sculpte un véritable visage... L'attribut s'est substitué au porteur pour finir par le définir totalement et lui donner des airs d'épouvantail.

La sculpture et décor sur citrouille

Pour avoir expérimenté la chose, je peux vous dire que la sculpture sur citrouille c'est tout un art... D'abord, il faut savoir choisir la bête (et réussir à trouver un magasin qui en vend dans nos contrées d'incroyants...). Une jolie couleur, pas trop d'aspérités ou bien de celles dont on pourra user à notre avantage et surtout une chair ferme, assurance d'une bonne conservation du Jack à venir...
Ensuite, il convient de s'armer de tout un outillage : couteau de boucher pour la décapiter et dégrossir l'intérieur, cuillère pour retirer la chair (en complément de ses propres mimines) et instruments divers et variés pour les effets de reliefs et les détails. Certains décors nécessiteront même l'emploi d'une perceuse, d'un mallet, voire d'un lance-clous...
Auparavant, vous aurez pris soin de bien choisir votre motif afin qu'il soit lisible, relativement simple de réalisation (à moins que l'art de la sculpture sur citrouille n'ait plus de secret pour vous) et original - parce que, encore une fois, on est un peu là pour épater ses voisins à défaut de leur coller les chocottes... 
Enfin, suivant la méthodologie du tatouage, pensez à bien placer votre motif sur la courge en évitant les trous et bosses tout en utilisant leur spécificités. 
On prendra également soin de ne pas retirer toute la chair, en particulier sur les parois, puisque celle-ci permet de jouer sur les épaisseurs et les variations de teintes. 
Bien évidemment, pour ceux que la chair de citrouille dégoulinante révulserait au plus au point, bien des méthodes de décoration vous tendent les bras : peintures, tissu, paillettes, mise en scène grandiose, etc. Tout est envisageables, à condition que ce sont non-inflammable et que l'utilisation d'une tronçonneuse ou de magie noire ne sont pas obligatoire...


Les avertissements techniques de base étant posés. Découvrons à présent quelques réalisations existantes, histoire de glaner quelques idées....


Les classiques revisités















Décor peint : les motifs de saison











Citrouilles chic & fashion












Glitter & Disco pumpkin










Peinture et design










Les citrouilles parlantes







La citrouille qui se prenait pour...
















Jeux de lumière














Les dioramas ou le petit peuple de la citrouille






Outdoor : mises en scène au jardin et au perron












Accumulation et home decoration












***

Pfffffiuuuu.... et bien, je ne sais pas pour vous, mais moi, là, j'ai la tête comme une citrouille... ;-) A très bientôt pour de nouvelles aventures halloweenesques !!!!



That's all folks !!



1 commentaire:

  1. Outre la joie sans limite des images et du texte ,un grand merci pour "l'hommage" du prologue !

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